Raymond (Le Verdier, 5 avril 1889-Albi, 21 juin 1971) est étudiant quand il part aux armées le 7 août 1914 avec le 80e régiment d’infanterie de Narbonne où il a fait ses classes de 1910 à 1912. Brancardier au front, il est fait prisonnier le 30 octobre 1915 à Tahure (Marne). Sa captivité dure 24 mois jusqu’au 29 octobre 1917. Il est interné dans trois camps différents en Allemagne : Giessen, Müncheberg et Wittenberg. Rapatrié à Montpellier le 29 octobre 1917, il passe le 2 novembre 1917 à la 16e section d’infirmiers (XVIe région militaire). Il est envoyé le 26 juillet 1919 en congé illimité de démobilisation. Il obtient une citation à l’ordre du service de Santé le 10 novembre 1918 ainsi que la Croix de guerre.
La correspondance qu’il entretient avec sa mère et sa sœur Adeline, renseigne sur la vie dans le camp de Müncheberg. Il reste dans ce camp, situé à 45 km au nord-est de Berlin, du 17 décembre 1915 au 15 septembre 1917. Des prisonniers de plusieurs nationalités s’y côtoient : « Notre camp ressemble à une Tour de Babel ». Ils n’ont droit qu’à deux cartes par semaine et deux lettres par mois. Les lettres et colis sont soumis à une « censure minutieuse ». La nourriture est insuffisante et Raymond demande à sa mère de lui envoyer 3 à 4 kg de pain par semaine, en miche, car il se conserve mieux. Il peut cuisiner grâce à l’alcool à brûler qui leur est vendu dans le camp.
Il ne décrit pas la nature des travaux auxquels les prisonniers sont astreints : « nous allons de temps en temps faire quelques petits travaux au grand air » (carte à sa mère, 15 janvier 1916). En février 1916, il est exempté de travail par le commandant du camp afin de donner un cours de français à des personnes illettrées et des leçons de grec et de latin pour lesquels il demande à sa mère les ouvrages de Ragon conservés au Verdier. La salle d’étude sert d’église le dimanche. A la Noël 1916, « un autel très joli que des artistes, prisonniers, venaient d’achever, a été inauguré ce même jour ». Raymond intègre la chorale du camp et joue de l’harmonium.
Les prisonniers organisent des soirées théâtrales une ou deux fois par semaine, gèrent une caisse de secours pour aider ceux qui ne reçoivent pas de colis ou régler les frais de sépulture de ceux qui sont décédés.
Dans une autre lettre adressée à sa mère, il décrit son état d’esprit empreint de « résignation confiante » et de « patience ».
Cette lettre fait partie du fonds de la famille Baduel (181J) donné le 24 mars 2014 aux Archives départementales du Tarn lors de l’opération de la Grande Collecte organisée dans le cadre des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale.
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Patrick Roques, chercheur, Service de la Connaissance du Patrimoine Culturel, Région Midi-Pyrénées
Philippe Mondy, chef de service adjoint, Service Développement par le Patrimoine, Région Midi-Pyrénées
Alix Bolufer, stagiaire, Service Développement par le Patrimoine, Région Midi-Pyrénées
Alix Bolufer, stagiaire, Service Développement par le Patrimoine, Région Midi-Pyrénées
Christelle Parvillé, Médiateur culturel, Service Coordination et Développement Culturel, Région Midi-Pyrénées
Marion Macquet, stagiaire, Service Coordination et Développement Culturel, Région Midi-Pyrénées
Septembre 2015
Direction de la Culture et de l'AudioVisuel Région Midi-Pyrénées 22, boulevard du Maréchal-Juin 31406 Toulouse Cedex 9 Tél : 05.61.33.50.50 Fax : 05.61.33.52.66
La Grande Guerre débute en août 1914 et transforme profondément la vie quotidienne des Français.
L'exposition « 1914-1918 : la vie en Midi-Pyrénées » présente, à travers une sélection de documents, le quotidien des habitants, réfugiés, prisonniers, blessés? Six thèmes sont abordés : la mobilisation, l'économie de guerre, l'opinion publique et la censure, les internés et les prisonniers, la médecine de guerre, les lendemains de la guerre.
La France est alors divisée en deux zones : le front, lieu des combats, et l'Arrière. Le territoire midi-pyrénéen, composé de huit départements, fait partie de l'Arrière et contribue à l'effort de guerre. Il subit les prélèvements nécessaires au conflit, en premier lieu les hommes mobilisés. Les moyens de production sont réorganisés et une économie de guerre est développée. Les civils reçoivent peu d'informations précises, car les journaux sont soumis à la censure et à la propagande.
La vie quotidienne est bouleversée. De nombreuses familles sont endeuillées : on estime à environ 72.800 le nombre de soldats disparus, sur une population de 2.140.794 midi-pyrénéens en 1911. Les habitants souffrent de restrictions, de réquisitions ; les sollicitations des oeuvres sociales sont permanentes. Il faut loger les nombreux réfugiés et soigner les blessés qui affluent dans les hôpitaux nouvellement créés. La population qui souffre exprime sa rancoeur contre les prisonniers ennemis, logés et nourris. Enfin, la signature de l'armistice du 11 novembre 1918 ne marque pas pour autant le retour à la normale : la disparition de milliers d'hommes accentue les difficultés quotidiennes qui continuent pendant les années 1920.
Découvrez un aperçu de la vie en Midi-Pyrénées pendant la Première Guerre mondiale à travers des documents sélectionnés par les archives départementales et communales, les bibliothèques et les médiathèques. Ils illustrent les six grands thèmes développés, de la mobilisation aux lendemains de la guerre.
Avertissement : Ces définitions volontairement très succinctes ne s'adressent pas aux spécialistes ; elles ne sont qu'une introduction pour des recherches complémentaires
AMNISTIE : Mesure générale d'abandon des poursuites et des condamnations pénales pour certaines catégories d'infractions
CLASSE: Ensemble des jeunes gens appelés au service militaire la même année ( exemple :la classe 1914)
CONSCRIT : Jeune homme appelé au service militaire
DESERTEUR : Militaire qui abandonne son poste
INSOUMIS : Appelé au service militaire qui refuse de rejoindre l'armée
MOBILISATION : Mise sur pied de guerre des forces armées d'un pays
SEQUESTRE : (Bien mis sous) bien provisoirement soustrait à l'utilisation par son propriétaire par décision d'une autorité publique
UNION SACREE : Mouvement de rapprochement politique des Français de toutes tendances au moment du déclenchement de la Grande Guerre